Un hôte de marque dans nos volières.
Posté par Dominique | Catégories : Non classé
Lundi 12 mai, je reçois un appel du parc naturel des plaines de l’Escaut afin de me signaler qu’un hibou grand-duc a été retrouvé dans un jardin du Tournaisis.
Julien, notre soigneur se rend immédiatement sur les lieux. L’excitation monte car ce « super « prédateur n’a jamais fréquenté les volières de l’Orée.
Début de soirée, Julien me rappelle, C’est bien un grand-duc d’Europe. Il n’a pas de bague fermée, ni de lanières aux pattes. Cet oiseau ne provient donc pas de la fauconnerie mais bel et bien de l’état sauvage.
Le rapace est pris en charge par Pierre, notre vétérinaire afin de subir un examen médical. Bonne nouvelle, aucune fracture, aucun signe de malnutrition.
Je passe donc voir l’oiseau à mon tour. Il est impressionnant. Il claque du bec lorsqu’on l’approche mais n’est pas spécialement agressif.
Je regarde sous ses ailes si les plumes de vol sont encore dans des tubes. C’est bien le cas, c’est donc un jeune qui s’est essayé à un premier vol et qui a atterri dans un jardin voisin.
Une question se pose : que fait-on avec cet oiseau. Essayons-nous de l’élever s de l’Orée jusqu’à son émancipation ou devons-nous le relâcher ?
Nous décidons d’appeler le spécialiste belge du grand-duc, Didier Vangeluwe de l’Institut royal des Sciences Naturelles de Belgique, responsable du centre belge de baguage.
Didier nous avertit qu’il est primordial de remettre ce jeune à proximité de ses parents. Les grands-ducs restent deux à 3 mois dépendant des parents. Il a besoin de leur éducation.
Il donne peut de chance de survie à un jeune grand-duc élevé en volière et remis ensuite en liberté.
Julien téléphone au parc des plaines de l’Escaut afin de les aider à prendre contact avec les responsables de la carrière qui a vu naître notre oiseau.
Autorisation de pénétrer dans les carrières accordée.
Avant de le ramener à ses parents, nous procédons à l‘opération de baguage de notre pensionnaire. Une bague métallique contenant un code alphanumérique unique lui est apposée à la patte. C’est un peu comme une plaque d’immatriculation pour l’oiseau. Cette bague comporte également le nom de l’organisme scientifique qui l’a bagué. En l’occurrence pour la Belgique, l’Institut Royal des Sciences Naturelles. Nous en profitons pour le mesurer et le peser. Ceci, nous permettra de déterminer le sexe de l’oiseau. Les femelles sont plus grandes et plus grosses que les mâles.
Pour notre « petit », il s’agit d’un mâle d’un kilo 300.
Dans le cadre de la convention CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) et d’un partenariat entre la police fédérale et l’Institut des Sciences naturelles, nous prélevons quelques scapulaires (plumes de l’épaule). Celles-ci permettront de déterminer le patrimoine génétique de l’oiseau. De nombreux ADN d’oiseaux sauvages sont déjà connus par l’institut et ont déjà été utilisés lors de contrôle chez des fauconniers ou particuliers qui détiennent des rapaces. Ces contrôles sont menés par la cellule CITES du SPF environnement et le détendeur de rapaces prélevés dans la nature est condamné à payer de lourdes amendes, voire à des peines de prison.
Mardi 13 mai 17h, Julien et Dom sont en route pour déposer notre ami auprès de ses parents.
Après de vaines recherches, aucune preuve de nidification n’est trouvée dans la carrière visitée. Il se fait tard, l’oiseau est ramené au centre.
Le lendemain soir, une seconde carrière est visitée et une aire de reproduction est repérée par les ornithologues du parc naturel des plaines de l’Escaut.
L’oiseau est déposé en face du site de nidification. Une nouvelle vie commence pour notre grand-duc tournaisien.
Greg
Un commentaire sur “Un hôte de marque dans nos volières.”
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Pascale Dhavé dit :
10 juillet 2014 at 12 h 18 mintrès beau site. Superbe votre équipe de sauvetage.